Franta


FRANTA (Frantisek Mertl, dit), peintre français d'origine tchèque (Trebic, Moravie, 1930), installé en France en 1958.

Frantisek Mertl suit des études aux Beaux Arts à Brno, à Prague et à l'Accademia delle Belle Arti à Pérouse en Italie.

Il parcourt l'Europe, puis séjourne en Inde, Japon, Mexique, États-Unis et effectue de nombreux voyages en Afrique. Franta découvre un réservoir d'humanité, un autre espace, autre rythme de vie, une force débordante, émanant de la nature et des hommes. Le Mali, Pays Dogon, le Kenya, le Burkina Faso, le Niger, le Sénégal et la Gambie (Monographie « FRANTA » Édition Somogy Paris). L'humanité est au centre de l'œuvre de Franta et de son geste créateur. Il a puisé dans ces "multiples Afriques" la joie des corps, la célébration de la vie, la confirmation de son élan existentiel et sa propre énergie explosive. Curieux et prêt à partager, il revendique sa liberté en refusant de s'inscrire dans les modes.

Ses rencontres avec Graham Greene (Monographie « FRANTA » édition Gallery, Prague 2007) puis Milan Kundera (Monographie “Franta” Édition SOMOGY, Paris 2006) renforcent son parcours exigeant dans un contexte peu favorable à la peinture figurative. Puis plusieurs séjours et expositions aux États-Unis ouvrent un nouveau regard sur le monde d'aujourd'hui. Son travail est soutenu par Thomas Messer, alors directeur du Musée Guggenheim, William Rubin , directeur du MOMA, Charlotta Kotik du Musée de Brooklyn et la critique Dore Ashton. Il rencontre des artistes new-yorkais, Leon Golub, Louise Bourgeois, Roy Liechtenstein, Robert Rauschenberg...

Part au Mexique pour voir de près le travail et les fresques de ses artistes préférés : Orozco, Siqueiros, Rivera…

Franta a fait l'objet de recherche à l'Université Paris-Sorbonne sous la direction de Claude Frontisi dans le cadre notamment d'un mémoire de maitrise et d'une thèse de doctorat.

En 1975 a lieu le premier retour dans son pays d'origine. Jiri Kotalik, alors directeur de la Galerie nationale à Prague lui propose une exposition. Il s'ensuit toute une série de présentations de son travail en République Tchèque.

En 2014, sa ville natale de Třebíč, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, accueille sa donation, permettant la construction d'un Centre d'art entièrement consacré à son œuvre.

La condition humaine est le "tourment majeur de Franta", selon l'expression de Thomas M. Messer, directeur du musée Guggenheim de New York, aussi bien dans les toiles des années 60, marquées par l'obsession du broyage de l'être dans les rouages de l'organisation technicienne, que dans les oeuvres des années 80-90, suscitées par la rencontre de l'artiste avec l'Afrique noire. Le peuple Masaïs en particulier, lui a inspiré de très belles variations sur le thème de la présence du corps dans la peinture, sans que soit écartée pour autant une inquiétude latente.

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