Dans l’œuvre de Nathalie Bourdreux le noir des ténèbres épais, duveteux capte les lumières lointaines des siècles oubliés. Les Infantes de Vélasquez l’ont inspiré, amassant les cranes dans les plis de leurs robes noires.

Beauté et morbidité se retrouvaient dans ses écorchés « jardins amers » et dans ses « natures mortes » où les fruits se mêlaient à la chair et aux entrailles.

Errances, cette nouvelle exposition de Nathalie Bourdreux, est une traversée des ombres, les lémures… entre autres le retour d’Ophélie, la concertation de la femme et de la vanité, la résurgence de l’enfance et de la mer.

Le travail de Nathalie Bourdreux est une plongée dans un univers unique dans lequel le noir, ainsi que le blanc, nous attire vers des récits imaginaires.

Marie Vitoux

Ici, plus que l’ombre d’eux-mêmes, lémures habitent des corps d’une carnation de vie maintenant gris rosé, gris bleuté de nuances à s’amouracher de pierre et peau marbrée pour seule humanité.

D’une immobilité à sédimenter couche après couche ces sommeils, ces regrets, ils impliquent leur présence d’une absence dérangée du passage d’une enfance disséminée dans divers coquillages et bestiaires adorés en complicité de jeu évaporé.

Une traversée entre les mondes, sur la pointe des pieds, pour voir l’indicible de ce qui nous traverse, de vie et de mort, de perte et de beauté qui nous animent.

Nathalie Bourdreux