Jean-Charles Quillin
Né en 1965 en Guadeloupe. Vit et travaille à Paris.
Dans les œuvres de Jean-Charles Quillin, le noir intense, immense comme une nuit sans lune, est source de lumière. En contemplant ses peintures, on s'aperçoit très vite de l'extrême palette de ses "noirs" et du travail phénoménal qui est sous-tendu.
Mélangeant avec un art consommé différentes poudres de verre, de graphite, de marbre, de métaux divers à sa peinture, il fait jaillir la lumière des ténèbres, ces lumières si douces et magnétiques dont l'effet est rehaussé par un incroyable travail de relief, situant ses tableaux à mi-chemin entre la peinture et le bas relief.
Œuvres
Expositions personnelles
2021
L'instant renaît, Galerie Marie Vitoux, Paris
2016
Un miroir sans histoire, Galerie Marie Vitoux, Paris
2015
Galerie Du Jansanet, Troyes
2014
Galerie Le Clos Des Cimaises
2013
Galerie Marie Vitoux, Paris
2012
Covart’s Gallery, Luxembourg
2011
Galleri Överkikaren, Stockholm (Suède)
2008
Galleri Överkikaren, Stockholm (Suède)
2006
Galerie Bonhomme, Liège (Belgique)
2004
Galerie Margot, Canada
2000
Centre d’Art Contemporain, Raymond Farbos, Mont de Marsan
1998
Galerie Liliane François, Paris
1997
Galerie & Edition, Zurich (Suisse)
1988
Black Art Gallery, London (Angleterre)
1982
Linton Gallery, London (Angleterre)
Expositions collectives
2016
Galerie Marie Vitoux, Paris
2015
Centre d’Art Contemporain de Mont de Marsan
2014
Galerie Pierre Marie Vitoux, Paris
2013
Centre d’Art Contemporain de Mont de Marsan
2009
Galerie Pierre Marie Vitoux, Paris
2007-2008
Centre d’Art Contemporain de Mont de Marsan
2005
Galerie Capazza, Nançay
2005
Galerie Pierre Marie Vitoux, Paris
Collection publiques
2002
La Mairie de Bourges
2000
Musée d’Art Contemporain, Mont de Marsan
Parutions
2001-2002
Recueils de Poésie
Jean-Charles Quillin
La
voie des ténèbres
Christian Noorbergen, Artension 2013
Cette œuvre rare est l’une des plus denses qui soient. L’univers de Jean-Charles Quillin, né peut-être de la cendre d’un volcan, s’accomplit sourdement dans un exceptionnel magma de chair et de mystères. Sa langue sombre et décalée, sidérante et enfouie, est de terrible présence.
Jean-Charles Quillin, secret magicien, dit la nuit d’origine des corps, et sa très longue immense sortie des ténèbres. Corps des cendres, ou même les lumières ont cessé de faire semblant d’exister… L’or des nuits tremble sur la peau. Ces êtres sont là comme s’ils avaient toujours été là. Immobilisés de solitude. Traversés de nuits, ils ont traversé le désastre. Quand l’abstraction s’empare de sa création, Quillin traque les sources du noir au surgir du néant. Le chaos tressaille, et ses rythmes de fièvre saccagent l’espace. L’opacité veille et croit. Elle s’étale et prend l’univers à son compte. La fin des lumières et la fin des temps ne font plus qu’un. Peinture hors durée.
L’artiste, toujours acculé à ses lointains, n’est pas dupe de sa prise de risque et ses phrases sont denses : « J’exprime ce qui me semble être le contenu de ses formes et des sens appartenant à mon espace vital, où cohabitent lumière et matière. Je ne peux en aucun cas les ignorer dans la grandeur spirituelle. Ma peinture est aussi une vision représentative d’un ailleurs, un ailleurs nu qui est en soi et hors de soi, un vaste champs, où monde matériel et spirituel ne font qu’un. La gamme de noirs utilisée doit rester sensible et provocante, et entraîner une réaction qui est bien au-delà du conscient. »
« Je peins car mes rêves sont imparfaits. »
« Le résultat de toute cette alchimie réactive le psychisme, et me renvoie à la quintessence de la matière dans sa naissance, peu importe l’image figurative ou abstraite, le but est de m’affranchir de mes connaissances, d’aller dans les profondeurs de l’être en expulsant tout sentiment. Les formes qui occupent la surface de mes toiles sont nues. Cette nudité laisse apparaître l’intime comme une révélation. Je peins, car mes rêves sont imparfaits. Nos rêves, nos rides et nos joies sont la couleur d’un chant fredonné dans l’air depuis la nuit des temps. »
La nostalgie des fêtes d’hier, ou d’avant-hier, à l’époque disparue de la Renaissance des couleurs -fussent-elles maintenant sacrifiées- ou encore l’aristocratie des êtres, quand elle faisait semblant d’exister, toute cette féerie sacrilège hante les peintures de Quillin, dandy fragile des extrêmes de la vie et de la mort. Ses êtres posthumes brûlent d’une vie implacable, car ils ont survécu à leur mort. Ils sont les servants d’un impensable rite vital, les témoins silencieux de nos rêves impossibles, et leur regard troue l’étendue. Etres de toutes nos pertes, ils n’ont plus rien à perdre. Ils s’abandonnent à l’absence des rêves. Et comme la matière de cette œuvre est belle. On la dirait travaillée du dedans par des siècles d’oublie. On dirait des traces de trésors depuis toujours abandonnés. L’art de Jean-Charles Quillin, et ses talismans humains, hantent une terre inconnue.